Chants électromagnétiques
Présentation
Compositeur et improvisateur, saxophoniste et clarinettiste, Jean Louis Hargous pratique le jazz, les musiques improvisées et les musiques populaires. Créateur de spectacles multidisciplinaires il a travaillé en collaboration avec de nombreuses compagnies, musiciens, écrivains, comédiens, plasticiens ou danseurs. Il a été membre durant dix ans du quatuor de saxophones « Fractal » avec lequel il a rencontré Hermeto Pascoal et John Tchicaï. Il est également le créateur du groupe de jazz « Miren Aranburu Ensemble ».
Ses oeuvres électroacoustiques et mixtes ont été sélectionnées et jouées dans de nombreux pays à travers le monde. En 2002 il a obtenu à Madrid le prix international SGAE de musique électroacoustique pour sa pièce « Pourquoi n’y a-t-il pas rien ». Sa pièce « La fabrique du temps » a reçu le Prix spécial du Festival Comunitario delle arti sonore Di-Stanze 2013 en Italie et a été finaliste du Prix Luigi Russolo en 2018.
Ces dernières années il travaille en collaboration avec la Compagnie des Syrtes sur des spectacles multidisciplinaires unissant théâtre, danse, musique, où il compose les musiques des spectacles de « La trilogie du naufrage » de l’écrivaine italienne Lina Prosa, « Lampedusa beach », « Lampedusa snow » et « Portrait de naufrage numéro zéro ».
Chants électromagnétiques 35’34
Ces Chants électromagnétiques sont un hommage à Bernard Parmegiani, génial arpenteur et compositeur de la nature des sons. Ils se subdivisent en sept chants, déclinaisons de différentes approches et caractéristiques de la matière sonore et de la composition. Un imaginaire des champs électromagnétiques physiques qui peuplent l’espace qui nous entoure, métaphore de l’univers vibrant.
Itérations : comme son nom l’indique s’attache principalement à développer toutes sortes de phénomènes de répétitions et récurrences des sons, itérations larges ou serrées pouvant aller jusqu’aux granulations, alliées à un travail sur les dynamiques et la spatialisation.
Rémanences : par analogie avec les phénomènes lumineux, fait appel à la permanence plus ou moins longue des sons spatialisés, leur empreinte auditive. Comme le précédent, le matériau sonore est d’origine exclusivement acoustique.
Proche-Lointain : quant à lui met en jeu des sons électroniques et acoustiques, il se subdivise en trois sous parties, sons éclatés et brefs, craquements, cordes frottées, chocs, souffles, mettant en relief la sensation de proximité ou d’éloignement des objets sonores par des rencontres inattendues.
Continuum : est construit et composé à partir de différentes sources timbrales, trames sonores d’origine acoustique qui évoluent en glissandi plus ou moins accentués mixées avec diverses sources sonores d’origine mécanique.
Pulsar : est conçu comme un bloc sonore compact de matière très dense, pulsée évoluant de manière linéaire et continue en une métamorphose du timbre par filtrage des fréquences souligné par des chocs percussifs rythmiques.
Asynchronisme : est un enregistrement d’une phrase de saxophone dans un jeu sur les harmoniques et les bruits de clés de l’instrument, le tout mixé et composé en décalage permanent et à différentes vitesses.
Lux tenebris : en hommage et clin d’œil à György Ligeti. Les sons d’origine acoustique plus ou moins lisses ou modulés sont mixés à différentes hauteurs dans un crescendo et decrescendo par accumulation de fréquences et de voix ponctués par des chocs graves.
La fabrique du temps 9’49
Scintillement des pierres
brisure souffle métal
les ombres résonnent dans les cavités blanches
déferlement des chocs sur les surfaces plissées
la roue s’obstine s’épuise s’abolit
soudain béant à travers les déchirures du temps
le battement de l’inéluctable
Pièce créée en Octobre 2012 sur l’acousmonium du GRM à Paris. Prix spécial du Festival International de Musique Electroacoustique Di_Stanze 2013 Italie
Le titre de cette pièce et sa réalisation ont été inspirés par des lectures d’ouvrages traitant des notions de temps à travers leurs caractéristiques physiques et les questionnements philosophiques qu’elles posent (Etienne Klein, Les tactiques de Chronos).
Cette pièce met en œuvre de manière totalement imbriquée un travail sur les dynamiques et les diverses modalités d’appréciations temporelles, durée, cycle, répétition, simultanéité, succession etc…
A partir d’un matériau sonore d’une grande diversité timbrale la pièce évolue de manière continue par des boucles et des trames sonores spatiales en contraste avec des attaques percussives, des motifs et des formes brèves très présentes et mobiles.
Le parti pris de la méthode de composition a été celui de Pierre Schaeffer préconisant ce « constant aller retour du faire à l’entendre » qui rend possible la découverte des multiples potentialités sonores et musicales des prises de son.
Ihintza-Chloë Hargous
Illustrant ces Chants électromagnétiques et née en 1992 à Saint Jean de Luz, Ihintza-Chloë Hargous travaille en tant qu’artiste émergente en Nouvelle-Aquitaine. Basée à Angoulême depuis 2020, elle a obtenu son DNSEP dans cette même ville à l’École Européenne Supérieure de l’Image (EESI) en 2016. Elle développe un travail pluridisciplinaire (vidéo et son, photographie, peinture, écriture) à la fois plastique, poétique et conceptuel. Souhaitant proposer une expérience sensible et plastique avant tout, ses pièces entrent néanmoins souvent en relation avec des écrits qui révèlent d’autres dimensions de son travail. En une phrase, Ihintza-Chloë Hargous cherche à saisir ce qu’elle trouve de remarquable dans son environnement immédiat, dans le quotidien et ses événements infimes, comme si elle renouvelait à chaque instant l’effort de regarder le monde avec des yeux d’enfant.
Amas infinis a été présentée pour la première fois sous la forme d’une série de sept images au festival « La Chambre Verte » d’Auteuil (Oise) sur le thème des moissons. C’est une série d’images n’ayant pas de quantité définie, elle est en expansion. Elle se déploie sous la forme d’une digression à partir d’une première photographie d’un élément concret qui n’est pas reconnaissable: un rayon de lumière sur une bâche en plastique mouillée posée sur un plant de tomate. Les images qui suivent dans la série sont obtenues à partir de superpositions multiples de cette première image sur elle-même par effets de miroirs et de rotation. « Amas infinis » suggère l’espace et les ressources que l’être humain extrait de celui-ci pour nourrir son besoin de savoir, et plus précisément, fait référence aux moissons d’étoiles qui découleraient du lancement du télescope James Webb le 25 décembre 2021.
Plus d’informations au sujet su travail d’Ihintza-Chloë Hargous sur ces Chants électromagnétiques sont disponibles sur son site